« Le 4e jour, on a atteint une gigantesque vallée bordée de ruisseaux et de marais, annonçant nuées de moustiques et pieds mouillés. Margus roulait devant, traversant les cours d’eau comme un monster truck. De l’autre côté, on espérait qu’une crête fasse le pont vers une autre montagne, question de pouvoir descendre jusqu’aux lacs Taseko. Il n’y avait pas de sentier apparent pour sortir de la vallée, mais s’il y a une chose qu’on a apprise au cours des derniers jours, c’est que dans les Chilcotins, les sentiers apparaissent souvent au bon endroit au bon moment. Pendant notre ascension, la météo se faisait de plus en plus menaçante; les orages nous encerclaient et s’abattaient sur les montagnes voisines, nous donnant un aperçu de ce qui nous attendait. Mais on avait le moral de notre côté; notre destination ce soir-là marquait la moitié du parcours. On a atteint le sommet et alors qu’il commençait à pleuvoir, la réalité nous a rattrapés : la crête qu’on cherchait n’existait pas. On avait grimpé la mauvaise montagne. »
